mardi 26 novembre 2013

Expérience de mort imminente

Une question débattue avec vigueur par plusieurs personnes ces temps-ci concerne la fameuse croissance économique : elle ne peut être infinie sur une planète finie. Les vauriens qui affirment cette phrase ont redoublé plusieurs fois car ils n'ont pas écouté en classe quand on leur expliquait la notion d'asymptote. Heureusement, depuis quelques temps, des personnes aguerries s'emparent à leur tour du sujet avec une clairvoyance de citoyen terrestre. Cet article, par exemple, analyse l'essence du problème sous l'angle du caca. Notons en aparté principale que son auteur est trop conservateur dans son chiffre. Nos laboratoires en refait les calculs plusieurs fois et le chiffre final est en fait de un milliards deux cents millions de tonnes par an, avec un écart-type de moins vingt-six kilogrammes. C'est la masse de caca produit dans le monde, le PMC (Produit Mondial de Caca). Et par prudence nous ne mesurons que le caca humain. Cette découverte n'en rend que plus inquiétant le processus expliqué par l'article dont il était question : le caca est dispersé par qui de droit dans les endroits qui lui conviennent et on n'en parle plus jusqu'à la prochaine fois. Mais le cycle du caca ne fait alors que commencer. Il gagne son indépendance. Il s'épanouit selon les lois de la mécanique des fluides. Il voyage de ci, de là, il se scinde, il se transforme, il se dissout un peu partout pour finalement revenir chez nous sous forme de molécules. Nous vivons la grande époque de remontée du caca, plus souvent désignée comme Explosion du Coprolithropocène par les gens en sous-pulls. Dans chaque direction générale, le caca. Partout, le caca, tapi et patient.
Et dans sa vie de tous les instants, chacun peut constater l'influence grandissante du caca. Son omniprésence pernicieuse. Son imprégnation subliminale. Son influence sur les âmes et les slips. Considérons par exemple le loisir de divertissement que nous connaissons bien appelé "cinéma" (une abréviation habile). Quand des gens arrivent à produire un bon film, événement aussi surprenant qu'un championnat d'orvets véliplanchistes, ils poursuivent leur carrière en faisant du caca. L'équipe de District 9 illustre bien cette progression du et vers le caca. Le sourcil incurvé, l'on renifle de loin l'apparition de son nouveau film Elysium (nom latin du Fouquet's), qui selon la promo contient des robots, des mitraillettes et des accidents de véhicules, que de promesses alléchantes :



L'on se dit "Tiens". Puis "Pourquoi pas", puis l'on le visionne car il y a Matt Damon (c'est celui qui ressemble à Harley Flanagan) alors bon d'accord, il y aura de la course à pied et des coups de poings. Mais il y a aussi Jodie Foster, et là ça se corse, comme qui dirait, car Jodie Foster a beau avoir été supplantée par Sandra Bullock au poste de plus mauvaise actrice de l'univers, elle ne faillit pas, elle dispose toujours de son fabuleux jeu de sourcils. Jodie Foster est nulle à chacune de ses apparitions passées et futures. Voilà, on sait que ce film va sentir le caca. Eh bien oui, le caca : la montée de caca a eu le temps. Appuyons sur Play. Pour commencer, un écriteau nous raconte la mise en place suivante : "Bonjour ! Je m'appelle Jantoine Gulumet et je vous présente mon film que j'ai pompé sur Zardoz avec mes petites babines : c'est l'histoire de ces enculés de riches qui sont partis habiter sur Mir se la couler douce en buvant des cocktails au bord de la piscine pendant que nous autres, les gens bons, habitons dans les gravats sur terre en suçant des cailloux". S'ensuivent plusieurs scènes d'hôpital québécois, d'usines inhumaines et de robots impitoyables. Il fait beaucoup trop chaud, et il y a des flash-back mexicains. L'émotion est au rendez-vous, pas seulement l'action effrénée. Puis Harley Flanagan veut boire du café avec Judith, la fille aînée de Judith est très malade et Harley tombe aussi très malade à cause de son enculé de contre-maître et il part se venger de son enculé de patron en se faisant greffer des morceaux de fer. Un écossais vraiment méchant arrive et lui donne des coups de pied et un coup de couteau après avoir lancé trois missiles depuis sa camionnette (pourtant ils ont certainement des camionnettes sur Mir, mais passons). Finalement tout le monde va sur Mir en fusée avec une clef USB pour rebooter leur Skynet et mettre la fille de Judith dans le four à micro-ondes-qui-guérit et pouf, les méchants meurent tous et les robots deviennent gentils et je te garantis que ces enculés vont moins rigoler au bord de leur piscine.


Maintenant, soyons sérieux. Elyisum n'était qu'un inoffensif apéritif, il n'arrive pas à la cheville de The Internship. Ceci est une oeuvre majeure car elle détrône toutes les pires hypra-bouses de Batman of Steel à Iron Thor, même sans slip blindé :



Des abrutis font un stage avec des crétins chez un célèbre fabriquant de bits. Ils font un concours, il y a des turpitudes et l'amitié triomphe car c'est en équipe que les émotions et les rires. C'est indescriptible. La fascination que suscite cet assemblage de prurit millésimé ne s'illustre par aucune analogie. Il faut le voir pour le croire. C'est une épreuve de la vie.

Et pour compléter un tiercé gagnant, une soirée diarrhée ne saurait être un succès véritable sans une bonne séance de Paranoia, le thriller technologique époustouflant avec Sid Vicious et Han Solo :



Des enculés de riches se disputent pour un téléphone pliable. Un gentil pauvre avec la coiffure d'Elvis les aide sous la menace puis les encule, ces enculés. Bien fait, bande d'enculés. Ensuite il y a un coup de théâtre incroyable. Ah, ces enculés ils ne reculent devant rien. D'ailleurs pour mieux comprendre le message de ce film citoyen, on notera que le jeune benêt porte un costard quand il fait des choses d'enculé, puis un jean's quand il fait des choses de pauvre. Attention, symbolisme. Mais finalement le génie créatif fabrique toujours la justice avec une bonne connexion wifi dans le café d'en face. Heureusement, ça finit bien. Les émotions de l'amitié et l'amour en banlieue avec du travail honnête dans sa propre start-up qui visera à aider et pas à devenir un empire d'enculés valent bien plus que vos escaliers en marbre. No pasaran !

Prenez garde, le visionnement de ces films pourrait vous précipiter dans les pires traumatismes. Voyez dans quel état se retrouve maintenant Slonse Awamu :


En vérité, en vérité, pour éprouver un ontologique élan de plaisir avec des images qui bougent, il vaut mieux choisir autre chose.

On vous avait pourtant prévenus !

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