mardi 26 août 2014

Étourdissement

Tu as la tête qui tourne, tu sens tes cheveux, tu a l'impression d'être en plein voyage astral... c'est le contrecoup d'avoir vu deux bons films deux jours de suite. Pas des chef-d'oeuvres, n'exagérons rien, mais tu sais, ce genre de création audio-visuelle à la fin de laquelle tu n'éprouves pas obligatoirement le besoin d'étrangler les acteurs avec un fil de fer puis de tremper la tête la première le scénariste et la réalisateur dans une citerne de diarrhées d'hommes mûrs. Alors une fois n'est pas coutume, célébrons cette éphémère élévation depuis le fond de la cuvette au fond de laquelle patauge avec insistance ce que l'on n'appelle "l'ìndustrie du cinéma", cette sorte d'intestin, en publicisant ces deux choses agréables (et non, il ne s'agit ni du prurit acnéique intitulé Transendence ni de la tartine de pourri gélatineux titrée The Zero Theorem) :





Immanquablement, la question que se pose le lecteur parmi toi est : le film du centenaire vaut-il le livre ? La réponse est : par rapport au film, le livre fournit des gloussements supérieurs en fréquence et en intensité, ainsi qu'une perspective scénaristique et stylistique plus vaste. Alors comme d'habitude en général, le livre procure davantage de plaisir en quantité et en qualité que le film dérivé, et en plus on peut écouter de la musique en même temps, par exemple Grave. L'exception à cette loi des univers artistiques est la fameuse histoire du futur désignée par le chiffre 2001, dont le film suprême rend caduque le roman raté dont il s'inspire. Et s'il y avait des livres préexistants à Apocalypse Now et Life Of Brian, on dirait pareil. D'ailleurs on le dit, puisque Life Of Brian est tiré du Nouveau Testament, qui est une des pires bouses littéraires de l'histoire de la bibliothèque rose (voir son analyse détaillée dans le prochain numéro de Roger Mag., le seul magazine qui, en pleine purulence active et d'éclosion prévue plus tard que maintenant).
Mais finalement, cette distinction est peu pertinente car lire des livres, ce n'est pas bien important, d'ailleurs si on ne lit pas, personne mourira. En plus ça prend trop de temps précieux que tu pourrais consacrer à Tutube, ça fait un peu mal à la tête à cause de toutes les choses qu'il y a dedans, et puis ça finit par donner des idées (cf Adolf Hitler).
Alors en cette ère aride d'affreuse disette cinématographique, on ne va pas non plus trop couper les slip en quatre, ni tresser les poils en forme de dromadaires : le film du centenaire respecte la majorité du livre et transforme une demie soirée en tranche de légèreté de bonne glissance pour le mois d'Août.



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